vendredi 6 juillet 2012

Religions et mythologies dans les jeux de rôles

Lorsqu'on joue à un jeu de rôle fantastique, l'une des différences principales avec la réalité est le rôle de la religion, méta-fiction par excellence. Alors que dans la réalité, la religion n'est qu'un ensemble de croyances qui affecte seulement les croyances, désirs et actes des humains, dans un jeu fantastique, la fiction religieuse devient un récit véridique qui affecte donc la réalité feinte dans laquelle on joue.

La tradition a été de privilégier le polythéisme, sans doute parce que un Dieu unique paraît trop omnipotent pour qu'on puisse vraiment interagir avec lui dans le récit. Quelle que soit la littérature mystique ou anagogique, le Dieu unique tend à être trop transcendant.

Une solution intermédiaire avec le monothéisme est pourtant possible avec des Anges et toute une hiérarchie d'Aspects (Personnes, Hypostases), Messagers, Saints, Prophètes, comme dans le Catholicisme mais surtout dans le Gnosticisme qui met sous le Dieu ineffable (le Plérome, Ein Sof) diverses "émanations" divines (les "Æons") comme la Sophia déchue ("Sagesse" inférieure), Abraxas, le Dieu jaloux de l'Ancien Testament, le Démiurge Yahweh /Yaldabaoth/Samael et d'autres Archontes inférieurs (voir aussi le néo-platonisme du pseudo-Denys et le Seigneur de ce monde Melek Taus dans le Yazidisme kurde). Mais je crains que ces hiérarchies demeurent trop intellectuelles pour jouer avec. L'avantage des panthéons polythéistes est justement leur anthropomorphisme accru.

Source :  Quels panthéons

10 commentaires:

Je a dit…

L’anagogie (du grec anagogikos élévation) est une notion ascétique qui désigne l'élévation de l'âme vers les choses célestes, et en théologie l'interprétation d'un texte qui cherche à passer du sens littéral vers un sens spirituel ou mystique. On parle aussi pour ce procédé d'anagogisme.

En Grèce antique, les anagogies étaient une fête instituée pour célébrer le départ d'une divinité vers un autre lieu. Par exemple les Anagogies de Vénus. Pour le retour d'une divinité, la fête s'appelait des catagogies.

Exégèse

Utilisé dans l'expression « sens anagogique », cet adjectif désigne en théologie (écrits patristiques et scolastiques) le sens le plus élevé et le moins évident des Écritures. Chiffré par des symboles, ce sens anagogique conduit au divin et ne peut donc être analysé que par un exégète.

Hiérarchiquement, dans les quatre sens de l'Écriture, il vient en dernier, après les sens littéral, allégorique et tropologique (ou moral).

Par extension, en critique littéraire, « l'interprétation anagogique » est celle qui tente de dépasser le sens littéral ou immédiat du texte.

Philosophie et métaphysique

En philosophie, chez Leibniz, « l'induction anagogique » est celle qui tente de remonter à une cause première. Le terme se trouve aussi dans le platonisme4.

L'anagogie est un niveau interprétatif qui vise l'essence des choses ou les réalités ultimes. Platon appelait cela les Idées. On peut aussi les appeler archétypes.

Ce ne sont pas des réalités à croire, mais à comprendre par un travail de groupe, chacun se laissant aller à ses associations d'idées, puis le groupe cherchant l'interprétation susceptible de rendre compte de la totalité des idées formulées (méthode J.F. Froger et Michel Mouret).

Je a dit…

hypostasis, terme latin qui à son tour vient du grec ancien ὑπόστασις/hupóstasis, qui désigne « l'action de se placer dessous ».

Dans le domaine de la métaphysique, appliqué essentiellement à des disciplines telles que la philosophie ou la théologie chrétienne, le terme hypostase désigne une substance fondamentale, un principe premier.

Je a dit…

Abraxas (Gk. ΑΒΡΑΞΑΣ, variant form Abrasax, ΑΒΡΑΣΑΞ) is a word of mystic meaning in the system of the Gnostic Basilides, being there applied to the "Great Archon" (Gk., megas archōn), the princeps of the 365 spheres (Gk., ouranoi). The word is found in Gnostic texts such as the Holy Book of the Great Invisible Spirit, and also appears in the Greek Magical Papyri. It was engraved on certain antique gemstones, called on that account Abraxas stones, which were used as amulets or charms. As the initial spelling on stones was "Abrasax" (Αβρασαξ), the spelling of "Abraxas" seen today probably originates in the confusion made between the Greek letters Sigma (Σ) and Xi (Ξ) in the Latin transliteration.

The seven letters spelling its name may represent each of the seven classic planets. The word may be related to Abracadabra, although other explanations exist.

There are similarities and differences between such figures in reports about Basilides's teaching, ancient Gnostic texts, the larger Greco-Roman magical traditions, and modern magical and esoteric writings. Speculations have proliferated on Abraxas in recent centuries, who has been claimed to be both an Egyptian god and a demon.

Je a dit…

Abraxas (grec : Αβραξας), Abrasax, ou encore Abracax, est un terme gnostique, utilisé notamment par Basilide, qui désigne les 365 émanations du dieu suprême. Ce serait en effet une transcription altérée d'un cryptogramme d'origine égyptienne, hébraïque ou grecque, dont l'interprétation isopséphique renvoie à 365 (pour l'étymologie hébraïque). Le terme se retrouve gravé sur des amulettes ou des talismans qu'on appelle abraxas par métonymie. Pour les chrétiens orthodoxes le terme désigne un démon.

Je a dit…

Le démiurge, ou le créateur, est la déité responsable de la création de l'univers physique dans diverses cosmogonies. Il peut désigner par extension tout créateur d'une œuvre.

Dans le gnosticisme, le démiurge (Yaldabaoth) est une divinité archangélique, têtue, irascible, « émanée du vrai Dieu », il est la cause du mal par sa création désastreuse qui mêla la matière à l'étincelle divine. Cette création dont les origines furent la rébellion et son choix pour les autres anges du libre arbitre (le fait de se rebeller relève de la possession du libre arbitre, capacité que les anges normalement n’ont pas) créa au sein du monde physique qu'il dessina l'éternel dualisme. Cette matière imparfaite produisit le mal par imperfection et par essence, mais aussi par opposition à la perfection de l'âme (gnosticisme). Le monde physique fut ainsi superposé aux regards des hommes, les rendant ignorants et aveugles de toutes vérités, réalités et sagesses (gnose).

Je a dit…

Samael (Hebrew: סַמָּאֵל Sammāʾēl, "Venom of God", "Poison of God", or "Blindness of God"; rarely "Smil", "Samil", or "Samiel") is an important archangel in Talmudic and post-Talmudic lore, a figure who is the accuser (Ha-Satan), seducer, and destroyer (Mashhit), and has been regarded as both good and evil.

He is considered in Talmudic texts to be a member of the heavenly host (with often grim and destructive duties). One of Samael's greatest roles in Jewish lore is that of the main archangel of death. He remains one of God's servants even though he condones the sins of man. As an angel, Samael resides in the seventh heaven, although he is declared to be the chief angel of the fifth heaven, the reason for this being the presence of the throne of glory in the seventh heaven.

Other sources have him explicitly as a fallen angel, who rebelled against God and engineered the fall of Adam and Eve. He is also believed to be the father of Cain in some traditions, as well as the partner of Lilith and other demons.

Samaël est une figure angélique de la tradition juive. Il est décrit comme le délateur, séducteur et destructeur du monde.

Souvent assimilé à Satan (l'adversaire, l'accusateur), Samaël est parfois décrit comme le nom « angélique » de Satan, alors que Satan serait son nom « démoniaque ».

D'après les rabbins commentateurs du Pentateuque, c'est lui qui, monté sur l'Antique Serpent, aurait incité Ève à commettre le péché et il serait le véritable père de Caïn. Il fut également l'adversaire mythique de Moïse, dont l'archange Michel lui disputa le cadavre. Il est aussi appelé le chef des Dragons du mal, et il est généralement tenu pour responsable du torride vent chaud du désert.

Je a dit…

L'extinction de l'enfer

Lorsque Adlai Stevenson parle à l'ONU pendant la crise des missiles de 1962, il dit qu'il est prêt à attendre une réponse soviétique "jusqu'à ce que l'Enfer gèle" ("until Hell freezes over"). Une des théories théologiques qui m'a toujours fasciné est l'Apocatastase, la restauration universelle, la Rédemption pour tous (un corollaire possible de l'universalisme théologique où tous les Fils Prodigues peuvent retrouver leur place). Cela séduisit d'ailleurs le théologien Origène, qui en faisait une synthèse de Création et d'Eternité dans l'Eternel Retour.

La secte du nord de l'Irak des Yazidis a aussi une très belle légende (racontée dans ce Lexique Oriental).

Selon les Yazidis, Dieu créa de sa substance le plus beau de tous ses Anges, Melek Taus (ou Malak Ta'us, Tawsi Melek), l'Ange-Paon, arc-en-ciel de sept couleurs. La Révélation Yazidi dit que Dieu offrit Sept Terres et Sept Cieux pour le plus beau de ses Anges. Il créa sept anges qui sont dans l'ordre 'Azra'il (Melek Taus), Darda'il, Israfil, Mika'il, Gibra'il, Shimna'il et enfin Nura'il.

Quand Dieu créa Adam, les six anges inférieurs décidèrent de le servir mais l'Ange Suprême Melek Taus refusa de s'incliner devant le libre-arbitre de l'Homme, car il portait la Lumière divine et ne voulait pas l'humilier devant l'Homme. Melek Taus fut alors précipité des Cieux aux Enfers pour apprendre l'humilité.

Le Roi Paon pleura pendant 7000 ans et remplit ainsi Sept jarres de ses larmes.

A la fin, il versa ces 7000 ans de larmes sur les Enfers et éteignit leurs flammes.

C'est ainsi que Melek Taus fut pardonné par Dieu et revint sur Terre comme le Prince de ce monde. Il s'incarna en un descendant d'Adam, Cheikh Adi, et fonda la religion du yazidisme.

Et c'est pourquoi il n'y a plus d'Enfers et plus de Châtiment divin selon les Yazidis.

Source : https://anniceris.blogspot.com/2008/06/lextinction-de-lenfer.html

Je a dit…

Melek Taus (Kurmanji: Tawûsê Melek), also spelled Malik Tous, translated in English as Peacock Angel, is one of the central figures of Yazidi religion. In Yazidi creation stories, God created the world and entrusted it to the care of seven Holy Beings, often known as Angels or heft sirr ('the Seven Mysteries'), preeminent of which is Tawûsê Melek, the Peacock Angel.

Like many aspects of the secretive Yazidi religion, Tawûsê Melek is subject to varied and ambiguous interpretations. The "Yazidi Book of Revelation" (Ketêbâ Jelwa), a text generally believed to have been written by non-Yazidis (along with the "Yazidi Black Book") in the early twentieth-century but based on Yazidi oral tradition, even though a nineteenth-century translation of the text exists, is purported to contain the words of Tawûsê Melek; it states that he allocates responsibilities, blessings and misfortunes upon humanity as he sees fit and that it is not for the race of Adam to question his choices.

Je a dit…

Yazidism

Religion with near 800,000 members world wide (other estimates set this as low as 100,000, but the higher figures are more likely). The largest group of Yazidis live in Iraq, near Mosul, but there are small communities in Syria, Turkey, Georgia, and Armenia.

Researchers believe that the Yazidi creed has elements from Zoroastrianism, Manicheism, Judaism, Christianity, and Islam.
It is one of three Yazdani religions, Alevism and Ahl-e Haqq being the others.

The two religious books of the Yazidis have Arabic text: the Book of Revelation and the Black Book.

The Yazidis call themselves Dasin, while the term 'Yazidism' probably comes from the Persian word 'īzed', 'angel'. The name Yazidism is, moreover, connected to the 6th caliph, Yazid (680-83), from Shi'i point of view one of world history's most hated men, and highly disliked by most Sunnis, as well. There is, however, little evidence to show what role Yazid may have played in the founding or development of Yazidism.

Je a dit…

Le yézidisme, ou religion des sept anges, est une religion monothéiste de la communauté ethno-religieuse yézidie qui est présentée par ses pratiquants (les yézidis ou yazidis ou yésides - êzidîtî ou êzidî en kurde) comme plongeant ses racines dans l'Iran antique.

Les yézidis forment une minorité confessionnelle. Ils sont adeptes d’un monothéisme issu d'anciennes croyances. On retrouve en effet de nombreuses similitudes entre le yézidisme actuel et les religions de l'Iran ancien. Ainsi le yézidisme est-il considéré par ses pratiquants comme une survivance du mithraïsme iranien authentique qui s'est adapté à un environnement hostile en absorbant des éléments exogènes, notamment les enseignements de Cheikh Adi, un savant soufi qui s'est installé dans la vallée de Lalish au XIIe siècle. Cependant d'autres études (européennes ou celles de théologiens musulmans) le considèrent comme un mouvement hétérodoxe de l'islam sunnite apparu au XIIe siècle et sur lequel des éléments pré-islamiques ont par la suite été greffés, en utilisant des pratiques anté-islamiques conservées dans le Kurdistan notamment postérieurement à Cheikh Adi.

Le calendrier des yézidis débute 4 750 ans avant le calendrier chrétien, 990 ans avant le calendrier juif et 5 329 ans avant le calendrier musulman.

Il ne faut pas confondre les yézidis avec les zoroastriens, surtout présents en Iran.